Enfin ! Cette loooongue et épuisante saison 2014-2015 est sur le point de se terminer. Il est donc temps de faire un bilan.
Cette saison a été pour ma part, riches en émotion, en travail, en expérience et en progression.
Ayant terminé plus que bien ma première saison 3D en TL, l’objectif de cette année était d’augmenter mon niveau de qualification pour pouvoir défendre mon bout de steak au sélectif 3DI et qui sait, aller encore plus loin.
Me voilà donc changer de club d’entraînement, changer de BE, repartir de 0, tout casser pour tout reconstruire. Je ne cache pas que les premiers mois d’hiver ont été durs pour le moral. L’impression de ne plus savoir tirer, ne plus rien maîtriser, d’être l’esclave de son arc et non pas le maître. Mais j’ai tenu le coup. 6 mois de paille plus tard, me voilà déjà plus confiante et presque prête à aborder les premières compétitions extérieures.
Début avril, c’est la première sortie et un premier échauffement au parcours sur l’arrow head (tir campagne sur 2 jours) de Clisson. J’y fais plusieurs erreurs mais je note, j’analyse, je réfléchis. Dès le 2ème jour, je mets en place les solutions pour corriger et ça paye ! Le week end est déjà productif.
Puis le premier 3D arrive enfin à Irigny. C’est un peu l’heure de vérité. Ce jour là, j’applique et je vais chercher les points. Je bats mon record, mais timidement, à 719. C’est un bon début.
Début mai, Lyon 8 organise à côté de chez moi un tir campagne à Fourviere. Même si ce n’est pas ma discipline phare, je ne peux pas rater ça. J’y vais décontractée, pour me faire plaisir et mettre en application ce que j’ai travaillé. Résultat : nouveau record personnel en campagne. Et de 2.
Fin mai, la saison de 3D reprend cette fois ci pour de bon. Elle est belle et bien lancée. Je tire mon 2 ème concours à Chamousset où j’explose encore une fois mon record mais moins timidement cette fois (741). Ça fait plaisir, je profite mais je reste réaliste. Maintenant il faut renouveler pour que ce score ne soit pas un record mais une moyenne. Rien n’est donc acquis. Je refais plusieurs tirs et je confirme : les scores restent dans cet ordre de grandeur. Tout va bien : la progression est belle. Au final, je prends 54 points de moyenne. Le travail a payé. De quoi arriver plus confiante en août.
Oui mais voilà, j’ai fait un grand pas en avant cette année, mais les filles aussi. Alors que seule Déborah atteignait les 780 l’an dernier, au moins 5 filles l’ont atteint cette année. Je ne les rattraperais pas cette année. Mais si elles peuvent le faire, alors j’y arriverai aussi. Il faut juste laisser un peu de temps au temps.
La saison avance donc mais j’ai comme l’impression que le week end du sélectif n’arrivera jamais. Le mois de juillet n’en finit plus et les entraînements sont très éprouvants du fait que je n’en vois plus le bout.
Et enfin, le week end du sélectif arrive. Dans la voiture encore, en direction de Pers en Gatinais, on plaisante à la perspective de tirer sur un terrain tout plat. Et bien, on se trompe. On a droit le vendredi à un beau parcours avec des descentes, mais aussi des montées : des montées courtes distances certes, mais bien raides. Je pense notamment aux petits renards, et aux hérissons. Paix à leur âme et paix aux flèches cassées derrière. Globalement un beau parcours avec des distances plus longues que celles observées sur les concours du dimanche ou du moins des cibles plus petites.
Le sélectif se déroule en 4 étapes. Le premier jour, tous les inscrits participent. On tire un parcours de 24 cibles à raison de 2 flèches par cibles, en 1min30. Seul point noir à l’horizon : l’élimination (au sens sportif du terme, bien sûr) en fin de journée de tous les archers classés au delà de la 8ème place. Chez les TL femme, nous sommes 9. Une seule fille sera donc éliminée : c’est dur. Sur le papier, au vu du classement national, je pars 8ème sur 9. Il va donc falloir tout prouver. Je sais que tout est à faire, et je suis surtout réaliste (mais pas perdante). Il ne va falloir rien lâcher pour rattraper le niveau des filles. Est ce que je suis stressée ? Je ne sais pas. Est ce que j’ai peur de perdre ? Non. Mais j’ai peur de ne pas tirer à mon niveau et de ne pas montrer de quoi je suis capable. On travaille toute l’année pour un objectif et tout peut s’écrouler en un rien de temps sans qu’on n’ait pu réagir.
Il faut surtout se mettre dedans. J’avoue que les premières flèches sont tirées concentrée, mais il manque la vraie concentration, ma vraie NIAK qui fait que je vais « bouffer » les cibles. Le stress peut être ? Pas sûr. J’étais surtout surexcitée d’être enfin là, sur ce week end tant attendu. Après plusieurs cibles, c’est parti. Je m’excuse auprès des filles. Non je ne fais pas la tête et non je ne vais pas les agresser en sortant du pas de tir (il parait que je faisais peur parfois). Je suis juste super NIAKEUSE et mes flèches sont tirées avec toute la NIAK que je peux y mettre histoire de ne rien lâcher.
Au final, je fais plusieurs erreurs d’estimation qui me valent des 5 mais je sais tout de suite corriger pour revenir dans le 10 ou le 11. Techniquement, je suis bien, ça part quand je veux. A l’issu de cette journée, je finis donc 4ème. Ca passe !
Mais déjà il faut se ressaisir. Le samedi matin, nous ne tirons déjà plus que 12 cibles à raison de 1 flèche par cibles, en 1min. Il faut rester dans les 6 premières pour pouvoir continuer l’après midi. Etant 4ème, je pars avec le peloton des meilleures. Et il faut dire que je suis impressionnée. Tout semble super simple pour elles. Et il y a du niveau. Moi j’essaie surtout de rester dans ce que je sais faire. La encore je fais des erreurs d’estimation (inversées par rapport à la veille : Ah le cerveau !) mais il n’y a plus de 2ème flèche pour rattraper. Je finis donc avec un score en dessous de ce que je suis capable de faire, même si globalement, mes flèches étaient bien tirées. A la fin du parcours, je sais que ça risque d’être limite. Il faut donc attendre les résultats du 2ème peloton. A leur arrivée, la sentence tombe. Nous sommes 3 à la 6ème place (Elodie, Rachel et moi). Il y aura donc tir de barrage : à 3 pour une seule place. Bon. Il ne faut pas se relâcher, tout est encore jouable. Retour au greffe, et on attend que l’organisation installe LA cible de barrage : le pingouin (je l’aimais déjà pas celui là…). Grande découverte à ce moment là : le barrage ne se fait pas en 1min mais en 40 sec (va savoir quelle est la différence entre tirer une flèche en parcours et tirer une flèche en barrage…). Bref le règlement est le règlement. C’est parti ! On tire toutes les 3 en même temps. Les filles sont plus rapides. Moi je crois être en retard mais j’entends l’arbitre qui annonce les 30 secondes alors que je lève le bras. Tranquille ! Il reste 10 secondes. Je me détends, je vise, lâche. Encore une fois, je me trompe de distance. Décidément ! Je fais donc 8 contre 5 pour Rachel et 10 pour Elodie. C’est Elodie qui passe. Rachel et moi sommes éliminées. Tant pis. Il faut encaisser, le temps que la pression retombe.
Après réflexion, je peux regretter de ne pas avoir réussi à tirer l’après midi mais il faut se l’avouer, je ne pense pas que j’aurais réussi à passer dans les 4 pour les duels du lendemain. Le niveau était bien au dessus. Ce n’est pas une remarque négative. Juste un constat. Mais j’ai bien observé et appris. Ce n’est que partie remise.
Juste le temps de retourner travailler 4 jours et c’est reparti pour le championnat de France 3D à Sully sur Loire le week end suivant.
Ce championnat n’était absolument pas l’objectif de l’année mais une saison doit se clôturer par un France (à défaut d’un Monde). J’essaie donc de l’aborder correctement et de ne pas déjà me croire en vacances de tir a l’arc.
Je pars 6ème et l’objectif est de ne pas perdre de place ou même d’en gagner. Soit !
Je me lève le matin et je trouve une invitée surprise : une migraine ! De quoi bien commencer la journée. Je m’arme de cachets et de lunette de soleil et j’espère que ça passera.
Nous commençons le samedi après-midi sur le parcours jaune : parcours sur les bords de Loire. Dès les premières cibles, on sait que le vent va nous enquiquiner toute l’après midi. Un vent pas régulier, par bourrasque qui empêche bien de stabiliser ou qui embarque au moment du lâcher. Le tir est donc difficile et personne ne prend vraiment de plaisir. Ni dans le tir, ni dans le score d’ailleurs. Pendant les 10 premières cibles, je n’arrive pas à rentrer dans le 10 et fais beaucoup de 8. Pendant les 10 suivantes, on change de côté et le vent est encore plus pénible. Les résultats en cible changent. Maintenant je fais beaucoup de 5. Bref, pas de plaisir et un score 60 points en dessous du score habituel. On a beau se dire que c’est un France et que le vent est là pour tout le monde, ça fait mal au moral. Mais bon, je ne suis pas la seule à avoir chuté autant, donc il faut se dire qu’on est capable quand même.
Je finis 8ème. Il y a donc 2 places à reprendre pour atteindre l’objectif.
Le lendemain, la migraine est partie et le vent aussi. Ouf ! Il n’y a pas de stress tellement je suis derrière, mais je voudrais remonter les 2 places perdues et surtout me prouver que je suis tout à fait capable.
Je retrouve mon tir, me refais confiance et c’est parti. Là encore, je fais plusieurs erreurs d’estimation mais je rattrape. Je finis à 369 soit dans mon score habituel. Petite satisfaction au passage : je fais le 3ème score de la journée chez les TL senior femme à 5 points du meilleur. Donc je suis bien contente de moi. Mais ça ne suffira pas. Je ne rattrape qu’une place et finis donc 7ème. L’objectif n’est pas atteint mais je repars confiante en ce que je suis capable de faire. Et avec une liste de choses à travailler pour l’an prochain.
La fin de saison ne s’est donc pas passée pour moi aussi bien que je l’espérais. Mais au vu de ma progression de cette année, je sais que je suis capable.
Le travail fourni cette année n’est pas perdu et il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour être dans les toutes meilleures. Mais j’y arriverai !
Une chose est sûre. Je n’aurais pas progressé comme ça sans tous ceux qui me soutiennent et qui croient en moi. Vous savoir derrière moi et très important pour moi et très motivant. Alors un grand Merci à tous, et tout particulièrement à Mathieu, Didier, Alexandra et Nicolas.
Merci aussi aux supporters du championnat de France qui ont fait le déplacement. Didier, Aline, Nicolas, Cécile : ça m’a fait très très plaisir de vous y voir. 😊