Le Beursault est un tir traditionnel. On tir une flèche dans un sens, on va la chercher, on compte les points, on se retourne, et on tir dans l’autre sens. Evidemment, il se pratique dans des endroits spécifiques, prévus pour : des jeux d’arc.
En septembre 2021, après quelques années plutôt calmes niveau concours, nous partons en groupe avec quelques archers du club de Massy participer au concours de Morsang. Dans une excellente ambiance, sans pression, je fais un score qui me permet de me qualifier pour le championnat de France. Le championnat beursault et le seul championnat ou il y a un score minimum à atteindre, contrairement aux autres ou seuls les premiers du classement national peuvent participer.
Faire le quota n’est pas la seule chose requise pour pouvoir participer au championnat de France beursault. En effet, il faut que deux autres conditions soient remplies :
- Que la bannière du club soit présente au défilé du bouquet,
- Que l’archer est participé au tir du bouquet.
Le défilé du Bouquet est le plus grand rassemblement d’archers en France. C’est aussi et surtout l’occasion de passer un excellent moment chaque année entre archers, en famille, entre amis, se retrouver tous ensemble autour de notre passion. Autour de 300 clubs ou compagnies, 2000 archers, et quasiment pas une seule flèche tirée… cela m’a toujours étonné ! c’est dans ces moment là qu’on se rends compte que le tir à l’arc est bien plus qu’un sport, c’est une grande famille !
Cette année, nous sommes allés participer au tir du bouquet dans le jeu d’arc de la compagnie de St Pierre Montmartre. Je suis heureux d’avoir pu découvrir une partie de leurs archives, une belle expérience à vivre ! Ils sont très accueillants et savent partager leur connaissance avec joie et bonne humeur.
Jeu d’arc de l’Hay les Roses
Depuis quelques saisons, les entrainements n’ont pas été très nombreux, il faut le reconnaitre. Mais à défaut d’avoir la quantité, j’ai vraiment essayé d’y mettre de la qualité. Pour ce faire, j’ai ressorti de ma mémoire tous les conseils accumulés ses dernières années, notamment durant les stages du comité Départemental de l’Isère ou les stages spécifiques avec Manu et Alex. Bruno et Christophe du club d’Eybens n’y sont pas pour rien non plus… comme des petites voix posées sur mes épaules.
L’ambiance au sein du club de Massy, permet des entrainements sans prise de tête, sans pressions, sans objectifs sportifs définie à l’avance si ce n’est : prendre plaisir. C’est exactement ce que j’ai ressenti lors du championnat de France tirer ce weekend dans le jeu d’arc de l’Hay les Roses. J’avais déjà eu l’opportunité de tirer dans ce jeu il y a quelques temps.
On y est toujours bien accueilli, on se sent presque comme à la maison. J’ai bien pensé à Jean-Noel quand il me racontait son podium au championnat de France Beursault il y a quelques année, tiré dans le même jeu, organisé par le même club… Un grand merci aux Bénévoles du club et aux archers présents pendant le tir.
Garder cet esprit de famille, de s’entraider, de se motiver les uns les autres, malgré les problèmes matériels, les démotivations après quelques manqués. Le fait de ne connaitre que la valeur de sa dernière flèche sans faire les comptes soit même est aussi un plus. Pas de prise de tête avec le score, les marqueurs sont là pour ça, toujours dans la bonne humeur. Cela permet de se concentrer, flèche après flèches, pour « les mettre dedans ». « Pick two’ace ». Ce qui peux prendre différent sens… dedans la cible, pour faire 40 honneurs si toutes le flèches sont dedans, ou encore dedans le chapelet, être au centre de la cible, marquant 3 ou 4 points. Mon seul objectif était de faire au moins l’équivalent d’une qualification pour le France. Pour dire que je n’avais pas volée ma place, que je méritais d’être présent à cette compétition. En voyant le score de mes flèches une par une, je voyais bien que j’étais sur les bases d’un excellent score, surtout avec les trois noirs d’affilé, toucher le noir de 4 cm de diamètre à 50m, ce n’est plus vraiment du hasard… mais si une seule flèche venait à faiblir, tout le château s’écroule. Il fallait donc revenir à la base les mettre dedans, une à une. Et pour ça, qu’une seule solution : suivre ma séquence de tir. Oui, je pose mon arc entre chaque flèche, ça en fait sourire certains à chaque fois, mais effectivement, le reprendre en main, remettre la dragonne, c’est déjà se remettre doucement dedans. Ça permet aussi de faire des pauses réelles entre chaque flèche. De penser à autre chose, de profiter du moment présent.
Nous avions convenu avant même le début des tirs de nous rendre à la remise des prix du Championnat de France. C’est un moment important du championnat, ou les 407 participants se retrouvent autour des organisateurs, des Arbitres, des officiels sans qui la compétitions n’aurait pu avoir lieu. Se rendre à la remise des prix, fait aussi parti du championnat. C’est aussi l’occasion de retrouver des archers venus d’ailleurs, partout en France, que nous aurions croisé ici ou la. Avant même d’arriver sur place, j’avais bien conscience que mon score (40 honneurs, 103 points) pouvait me permettre de monter sur le podium. Mais pour ce championnat, aucun moyen de le savoir à moins de connaitre tous les archers de sa catégorie et de leur demander un à un leur score… ce qui ne serait pas drôle, pas dans l’esprit. Les archers montant sur le podium sont appelés par catégories, dans un ordre aléatoire. Ce n’est qu’une fois sur scène, debout derrière le podium, quand le maitre de cérémonie le déclare, que nous connaissons notre place. C’est la coutume, les Seniors Hommes Classique sont toujours les derniers appelés. Après 25 autre catégories. Je fus très contant d’être parmi les 3 appelés. J’étais donc sûr d’être sur la boite. Une fois sur scène, l’annonce : « avec 40 Honneurs et 99 points… », donc je ne suis pas troisième… ça m’arrange, j’aurai été capable de ne pas monter du bon coté du podium… puis « avec 40 honneurs et 100 points… » Donc je ne suis pas second. Donc je suis premier. Donc je suis champion de France…
Ce n’est peut-être que maintenant, en écrivant ses mots que je réalise vraiment ce que je viens d’accomplir. Merci à tous pour vos soutiens, Merci à Christine et Philippe, sans qui nous n’aurions pu être disponible Aline et moi pour ces rendez-vous sportifs, à Aline qui a su me montrer à sa manière l’importance du mental !
Au plaisir de tous vous retrouver sur un pas de tir ou ailleurs pour fêter ça !
NB : ce n’est pourtant pas moi qui ai fait la meilleure flèche, mais bien la championne de France 2019 !
Un super article plein de sentiment et de joie de vivre, humble dans la réussite et toujours les pieds sur terre. Je suis très fier de mes enfants…..