Ce week end, se déroulait le sélectif 3DI à Albertville en vue du championnat d’Europe 2014 (en Estonie). Certes c’est ma première année en arc à poulies et je ne suis pas encore au niveau des toutes meilleures françaises, mais je me suis lancée dans l’aventure avec 3 objectifs : me faire plaisir pour ne rien avoir à regretter, me qualifier pour le tir du dimanche (et pour cela il faut être dans les 4 premières) et surtout emmagasiner de l’expérience pour l’année prochaine. Sur le papier et au vu des scores de l’année, je pars dernière. Je n’ai donc rien à perdre, mais je peux tout prouver.
La première étape consiste à tirer 2 flèches sur 24 cibles le vendredi après midi, et de nouveau 24 cibles le samedi matin. Nous sommes 6 au départ chez les Femmes Tir Libre et nous savons que nous resterons toutes les 6 pour l’étape 2 du samedi après midi. L’ambiance est donc détendue : on papote, on rigole, sans oublier de revenir dans notre bulle quand c’est notre tour de tirer. Très régulière, je termine 6ème à la fin de cette première étape. Dernière, me direz vous ? Peut être. Mais très contente tout de même parce que j’ai très bien tiré et que les scores obtenus correspondent à ceux de l’année. Je n’ai donc rien à regretter.
Le samedi après midi, les choses sérieuses commencent vraiment. Nous devons tirer 12 cibles, à raison d’une seule flèche par cible. Du vrai 3DI quoi ! Ce que j’adore et ce que je préfère. Déjà, je suis une autre archère. Je fais des petites erreurs d’estimation mais je m’accroche. Je veux ma place dans les 4 pour disputer les duels du lendemain et je vais tout donner. Les pailles des copines me font douter quelques instants mais je ne dois rien lacher et avoir confiance en moi. J’en suis capable, je peux le faire. Et je le fais. A la fin de l’étape, je termine 3ème et je peux enfin profiter. Mon objectif est atteint. Moi qui partait dernière, j’ai grignoté des places et gagné mon ticket pour les duels ! Mais déjà il faut se recentrer, se retrouver un objectif. Tirer les duels, c’est bien, mais sans niak ni envie particulière, ce n’est pas suffisant. Alors je recherche en moi ce pourquoi je suis là ce week end et j’en fais ma force et ma volonté de me battre.
Dimanche matin, j’arrive ultra motivée et bien décidée à ne pas me laisser faire. Je veux prouver à tous que ma 3ème place n’est pas une « erreur de parcours » et que j’ai bien ma place dans ce carré final. Le premier duel commence. Je prend quelques points d’avance, puis Elodie reprends le dessus. A la 3ème cible, elle mène d’un petit point. Il ne reste qu’une cible. Un cerf en descente difficile à estimer. Mais je ne lache rien. Je ne veux rien regretter. J’utilise ma niak pour tenir mon bras en cible et je donne tout. Au moment d’aller chercher les flèches, je crois avoir perdu sur un 8-8 mais non, ma flèche touche le cordon du 10. Le cordon qui me donne la victoire avec un petit point d’avance ! Je suis en finale. Et quelle finale ! Je dois rencontrer Julie, qui fait aussi partie de mon club. Elle aussi est ultra motivée. Ca ne va pas être facile. Mais je ne suis pas arrivée jusque là pour lacher maintenant. Pendant 4 cibles, nous ne sommes plus copines. Suite à une erreur d’estimation de sa part sur la 1ere cible, je prends 5 points d’avance. Mais je la connais, je sais qu’elle est capable de revenir sur cet écart en très peu de temps. Alors je ne lache rien, je tire avec la rage de vaincre. A la dernière cible, j’ai encore 3 points d’avance. La cible n’est pas très dure et je sais, avant même de tirer, qu’elle fera un 11. Moi il me suffit d’un 10 pour éviter le barrage. Je souffle, j’arme, je vise, j’entends les gens hurler de joie au vu de la flèche qu’elle vient de lacher, mais je dois me concentrer, je dois faire ce 10 qui m’apportera la victoire. Je fais le vide, je gaine tout, et la flèche part… pour rejoindre la sienne en plein 11. Je lève le poing, j’ai gagné ! On se tape dans les mains : elle sait que son résultat va tout de même la qualifier en équipe de France, et que moi j’ai fait un parcours de dingue. Personne ne m’attendait là, pas même moi je pense, mais ma soif de victoire a eu raison de tous les prognostics. J’étais venue pour voir, me faire de l’expérience. Je suis revenue plus forte et plus motivée que jamais. Alors ça ne suffira pas pour me qualifier en équipe cette année, mais une chose est sure : l’an prochain, j’irais au sélectif, non pas « juste pour voir » mais bel et bien pour gagner et pour aller aux mondiaux.
ça c’est de la volenté de fer! Tu peux être fière de toi. rendez -vous l’année prochaine!
On est tous fier de toi! Continue comme ça!